samedi 25 août 2012

Des visages en écho à Gaspar Ziegler



Fiona RUKSCHCIO, Gaspard Ziegler et moi, 2008, Photocollage avec cadre ancien, 67 x 128 cm, 
Coll. Musée historique, Mulhouse.



Henri Ziegler, L’homme à la montre, portrait de Gaspard Ziegler, 1841
Daguerréotype rond, diam. 9,7 cm.
Coll. Musée historique de Mulhouse
// Fiona RUKSCHCIO
Gaspard Ziegler et moi, 2008
Photocollage avec cadre ancien, 67 x 128 cm
Coll. Musée historique, Mulhouse
// Eric NEHR
Darja, 1998
Tirage iris sur vélin d’Arches contrecollé sur aluminium, 53 x 47 cm
Coll. FRAC Ile de France 
// Suzanne Lafont
Portrait n° 11 et n°12, 1989
Deux tirages argentiques, 108 x 86 cm
Coll. FRAC Lorraine

Le daguerréotype réalisé en 1841 à Mulhouse par Henri Ziegler (salle 1) est le point de départ de l’exposition. Utilisant une invention divulguée deux années auparavant le Portrait à la montre de Gaspard Ziegler a la particularité de montrer un jeune homme souriant, tenant une montre dont on distingue les aiguilles. L’on peut considérer, avec Roland Barthes, que les chambres photographiques en bois, relevant de l’ébénisterie et de la mécanique de précision étaient des « horloges à voir »… Le daguerréotype est une image unique, qui apparaît sur une plaque de cuivre, recouverte d’une fine couche d’argent qui lui donne l’apparence d’un miroir. Selon l’angle d’observation, l’image peut apparaître soit négatif soit positif. Fiona Rukschcio (salle 3) a découvert le daguerréotype montrant Gaspar Ziegler dans la Nouvelle histoire de la photographie de Michel Frizot. Fascinée par sa propre ressemblance avec Gaspar Ziegler, elle a créé plusieurs œuvres en lien avec lui. Par le photocollage séquentiel, l’artiste matérialise le passage d’un temps à un autre, d’un visage à un autre.Le visage androgyne de la jeune personne portraiturée par Suzanne Lafont (salle 3) est un écho au visage du jeune Gaspard Ziegler. Portraits n°11 et n°12  forment un diptyque d’un même visage photographié en gros plan. Les légers mouvements du visage sont enregistrés et visibles dans une esthétique du tremblement et de l’instabilité que l’on retrouve dans l’intervalle entre les deux prises de vue. Eric Nehr (salle 3) emploie une chambre photographique qui, comme pour le portrait de Gaspard Ziegler, oblige à utiliser un trépied, dans des conditions nécessitant une préparation technique. Grâce à la pose longue de l’enregistrement photographique, il se dégage une présence si tangible que l’on peut ressentir la présence du visage photographié, qui procède d’un appel silencieux à la contemplation.

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