mardi 28 août 2012

Les plis du présent


Raymonde APRIL Les temps satellites 1986

Raymonde APRIL
Les temps satellites (séquence de 10 photographies), 1986,
épreuves argentiques, 20,2 x 25,5 cm sous passe-partout 40,5 x 50,5 recouvert d’une acétate rouge, encadrées.
Prêt de l’artiste

Raymonde APRIL
Mon regard est net comme un tournesol, 2011
Agencement, formats variables
Prêt de l’artiste

Philip LORCA diCORCIA
Paris, 1996
Photographie couleur 61 x 93 cm 76 x 101 cm encadrée
Prêt du FRAC Île de France


La photographie ne convoque pas uniquement au souvenir, elle est captation du présent, au plus proche de l’instant vécu. C’est grâce à un dispositif d’accrochage sous forme de constellation que la photographe québécoise Raymonde April (Mon regard est net comme un tournesol, salle 7) active la possibilité d’un présent photographique, à partir d’images réalisées depuis trente années, au fil de son quotidien. Ce déploiement autobiographique nous montre la fulgurance d’un présent photographique simultanément avec des remous du passé. Le dispositif occupe toute la salle 7 et, alterne des photographies couleur et noir&blanc, des autoportraits et des vues prises depuis La Chimère, sa maison au bord du fleuve Saint Laurent.

Dans la séquence Les Temps satellites (salle 4), Raymonde April associe des photographies qui esquissent un présent fugitif et insaisissable. L’impression de la fuite d’un quotidien constitué d’un réseau de perceptions et de sensations se fait tangible dans la thématique visuelle du mouvement en spirale, en ellipse. Les mouvements circulaires rejoignent un temps présent  elliptique dans des images évocatrices des plis du présent.

Le photographe américain Philip-Lorca diCorcia (salle 6) réalise ses prises de vues dans la rue, les passants étant saisis instantanément grâce à un dispositif technique qui consiste à fixer des flashs sur des lampadaires ou des échafaudages. Ce faisant, il revisite le fameux instant décisif d’Henri-Cartier Bresson, en introduisant le doute d’une mise en scène et d’une artificialité dans des prises de vues sur le vif, faisant participer le regardeur à un « présent » en train de se faire, dont il deviendrait un témoin involontaire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire