Henri
Ziegler, L’homme à la montre, portrait de Gaspard Ziegler, 1841
Daguerréotype
rond, diam. 9,7 cm.
Coll.
Musée historique de Mulhouse
// Fiona
RUKSCHCIO
Gaspard
Ziegler et moi, 2008
Photocollage
avec cadre ancien, 67 x 128 cm
Coll.
Musée historique, Mulhouse
// Eric
NEHR
Darja, 1998
Tirage
iris sur vélin d’Arches contrecollé sur aluminium, 53 x 47 cm
Coll.
FRAC Ile de France
// Suzanne
Lafont
Portrait n° 11 et n°12, 1989
Deux
tirages argentiques, 108 x 86 cm
Coll.
FRAC Lorraine
Le
daguerréotype réalisé en 1841 à Mulhouse par Henri Ziegler (salle 1) est le point de départ de l’exposition. Utilisant
une invention divulguée deux années auparavant le Portrait à la montre de
Gaspard Ziegler a la particularité
de montrer un jeune homme souriant, tenant une montre dont on distingue les
aiguilles. L’on peut considérer, avec Roland Barthes, que les chambres
photographiques en bois, relevant de l’ébénisterie et de la mécanique de
précision étaient des « horloges à voir »… Le daguerréotype est une
image unique, qui apparaît sur une plaque de cuivre, recouverte d’une fine
couche d’argent qui lui donne l’apparence d’un miroir. Selon l’angle
d’observation, l’image peut apparaître soit négatif soit positif. Fiona
Rukschcio (salle 3) a découvert le daguerréotype montrant Gaspar
Ziegler dans la Nouvelle histoire de la photographie de Michel Frizot. Fascinée par sa propre ressemblance
avec Gaspar Ziegler, elle a créé plusieurs œuvres en lien avec lui. Par le
photocollage séquentiel, l’artiste matérialise le passage d’un temps à un
autre, d’un visage à un autre.Le
visage androgyne de la jeune personne portraiturée par Suzanne Lafont (salle 3) est un écho au visage du jeune Gaspard Ziegler. Portraits n°11
et n°12 forment un diptyque d’un même visage
photographié en gros plan. Les légers mouvements du visage sont enregistrés et
visibles dans une esthétique du tremblement et de l’instabilité que l’on
retrouve dans l’intervalle entre les deux prises de vue. Eric
Nehr (salle 3) emploie une chambre
photographique qui, comme pour le portrait de Gaspard Ziegler, oblige à
utiliser un trépied, dans des conditions nécessitant une préparation technique.
Grâce à la pose longue de l’enregistrement photographique, il se dégage une
présence si tangible que l’on peut ressentir la présence du visage
photographié, qui procède d’un appel silencieux à la contemplation.
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